En 2023, comment va la forêt de Chantilly ?
Depuis la première rencontre publique en octobre 2020, et le lancement du Collectif Sauvons la forêt de Chantilly, on sait officiellement que notre forêt est malade. L ’Institut de France, propriétaire du château et du domaine forestier, s’ est engagé à communiquer en toute transparence sur l’évolution de la situation et sur les actions entreprises. Après la canicule de 2022, l’état de santé de la forêt ne prête pas à l’optimisme. Cette année difficile a accéleré la prise de conscience des dérèglements climatiques, et du risque d’incendie, même dans notre région. Lors de la deuxième réunion d’information, en février 2023, qui a rassemblé chercheurs, politiques et citoyens engagés, l’heure est au réalisme. Etat des lieux, des réflexions et des actions…
Accepter ce qui est inexorable
La forêt de Chantilly est-elle condamnée? Non, bien sûr, mais elle va connaitre de profonds changements. Les scientifiques travaillent sur des projections de + 4 degrés pour l’horizon 2050/70, et c’est pour les écosystèmes un énorme bouleversement. Comment anticiper les conséquences d’un climat méditerranéen sur notre domaine forestier? C’est d’autant plus compliqué, qu’une forêt est faite d’interactions… Le bilan scientifique présenté par l’Institut de recherches INRAE, donne l’étendue des travaux menés: étude des sols, des insectes, de la génétique des arbres… L’inventaire de la végétation sur les 300 placettes et les prélèvements de sol sur 13 000 points (merci aux bénévoles du Collectif!), vont permettre d’établir un lien entre le sol, les essences et le dépérissement. L’Institut de France et l’ONF, font un constat sans concession: le tiers de la forêt de Chantilly se trouve en état de fragilité et la chênaie est plus impactée avec un chêne pédonculé clairement en danger. Et, c’est bien le plus grave, le renouvellement ne se fait plus, ni par régénération naturelle, ni par des plantations. Les facteurs climatiques sont principalement en cause, mais il y a aussi des causes secondaires complexes sur lesquelles il faut travailler : les insectes, les grands animaux…Une nouvelle stratégie bois se met en place et en 2023, la quasi-totalité des récoltes de bois de chêne est constituée d’arbres malades, qui en plus de perdre leur valeur représentent un danger.
Un maître-mot : adaptation
Piloté par les chercheurs, un programme de diversification d’espèces et de provenances a démarré. En introduisant d’autres essences ou d’autres variantes subméditerranéennes qui supportent mieux chaleur et sécheresse, de nouvelles combinaisons génétiques vont se créer. Avec pour objectif de tenter de respecter les paysages et les écosystèmes. 43 hectares ont été plantés par l’ONF et le Collectif, avec 19 espèces, principalement des chênes sessiles et pubescents mais aussi des cèdres, des pins d’Alep, des séquoias… Tous les acteurs de la forêt partagent la même inquiétude mais se retrouvent dans l’action pour tenter de construire ensemble la forêt de demain.
Pour s’engager avec le Collectif
Programme chargé en 2023 : suivi des plantations, des populations de hannetons, élimination des plantes invasives…
Contact : jeancharlesbocquet13@gmail.com
Suivez sur facebook : Ensemble, sauvons la forêt de chantilly